Une exposition qui fait sens : « Listen to your eyes »
15 mars 2016
Carambolage, au billard, c’est un ricochet où la bille du joueur touche deux autre billes. C’est l’idée percutante du commissaire de cette exposition, Jean-Hubert Martin, de proposer un parcours où chaque œuvre annonce la suivante tout en étant induite par la précédente ! C’est un bouleversement des codes de la scénographie, inédit en France, où l’émotion guide les pas du visiteur, en faisant fi de l’histoire de l’art et de sa chronologie.
Plus exactement, c’est une découverte initiatique et intuitive avec une lecture transversale des 185 œuvres accrochées, à travers les messages et les réponses qu’elles se renvoient. C’est un voyage artistique singulier, un peu comme une plongée immersive de geek à travers un cabinet de curiosités géant. Les enfants vont adorer ce principe -bien que certaines œuvres ne soient pas conseillées à un jeune public- et il y a fort à parier qu’ils s’y sentent plus à l’aise que les spécialistes !
Un drôle de personnage simiesque vous tire la langue, c’est l’accroche non dénuée d’humour de l’affiche de « Carambolages », une pitrerie pied-de-nez à la muséographie traditionnelle, un chemin de traverse qui ne plaît pas à toute l’intelligentsia du monde des arts ! Jugez plutôt : vous y trouverez de la peinture, des œuvres contemporaines, de la céramique, de l’art premier, des vidéos, orchestrés comme un immense jeu de piste pour une invitation à l’étonnement. C’est un chemin étrange que de se laisser guider seulement par ces yeux et c’est un pari très audacieux que prend le Grand Palais avec cette exposition.
A vous de juger !